Les jeunes sont-ils toujours d’accord entre eux au sujet des enjeux environnementaux ?

Lors de notre enquête, nous avons rencontré des jeunes de 15-24 ans engagés dans l’écologie mais également des jeunes, de la même tranche d’âge, qui réfutent, relativisent ou doutent de l’importance de la crise environnementale.


Les jeunes se déclarant engagés en faveur de l’environnement et ceux qui réfutent, relativisent ou doutent de l’importance du changement climatique sont-ils toujours en désaccord ?
OUI

Effectivement ! Les résultats de notre enquête montrent que les jeunes écologistes et leurs opposants ont parfois des opinions assez similaires. Par exemple, ils expriment une inquiétude quant à l’avenir de notre planète en termes de pollution des sols, des océans et de la biodiversité. Leurs désaccords se trouvent davantage au niveau de l’importance accordée à la crise climatique, aux mesures à mettre en place et au rôle de l’homme dans le réchauffement climatique. 

NON

Notre enquête a montré le contraire ! Les résultats de notre enquête montrent que les jeunes écologistes et leurs opposants ont parfois des opinions assez similaires. Par exemple, ils expriment une inquiétude quant à l’avenir de notre planète en termes de pollution des sols, des océans et de la biodiversité. Leurs désaccords se trouvent davantage au niveau de l’importance accordée à la crise climatique, aux mesures à mettre en place et au rôle de l’homme dans le réchauffement climatique.


Lorsque des jeunes militants et des jeunes doutant de l’importance du réchauffement climatique ont des idées communes…

Les jeunes que nous avons rencontrés pour notre enquête nous ont permis d’identifier trois idées générales sur lesquelles ils sont, en majorité, tous d’accord.

1 . L’état actuel de la planète est mauvais

Dans notre enquête, une perception négative de l’état actuel de la planète est largement partagée par l’ensemble des jeunes éco-engagés rencontrés, mais aussi par ces jeunes qui doutent, réfutent ou relativisent la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique.

Lire les propos de Victor, 16 ans, qui se déclare comme étant climatoseptique.

 Q : Bah est-ce que en général tu peux m’expliquer ce que toi tu penses de l’état actuel de notre planète ?

R : « Hm bah je constate qu’évidemment c’est pas, c’est pas exceptionnel. Déjà localement avec les, comment, les… les vagues de chaleur tous les étés, les épisodes climatiques assez extrêmes de temps en temps, d’ailleurs récemment les gelées. Et puis même au niveau mondial je constate bah tous les problèmes qu’engendre la sécheresse, etc. ».

Q : Et est-ce que tu penses qu’on va affronter de grandes difficultés dans les années à venir ?

R : Hmm ! ouais sans doute, surtout au niveau de la pollution plastique des océans, des sols. Et limite la plus grande difficulté va être eh bah de changer notre manière de vivre et de produire industriellement. »

2 . Il est nécessaire d’agir à tous les niveaux pour protéger l’environnement

Face à l’état actuel de la planète, nos répondant.es sont en partie d’accord avec le sentiment qu’il est important d’agir pour préserver l’environnement. L’action est, pour beaucoup d’entre eux, nécessaire à l’échelle du citoyen, des entreprises et du gouvernement.

I . Les écogestes

Quelle place occupent les gestes éco-responsables dans votre quotidien ? Que pensez-vous de leur impact dans la lutte climatique ?

Les résultats de notre enquête quantitative montrent que les écogestes sont considérés par les Français comme importants puisque 79% de l’ensemble de la population et 72% des 15-24 ans sont d’accord avec l’affirmation « Adopter des comportements écoresponsables est important pour moi ».

La crise sanitaire du COVID-19 a conduit au renforcement des écogestes puisque, 68% de la population française sont totalement ou partiellement d’accord avec l’affirmation « La crise sanitaire m’incite à adopter un mode de vie encore plus respectueux de l’environnement ».

Malgré l’importance accordée à ces écogestes, nos répondants estiment, en majorité, que ces actions ne sont pas suffisantes. Les actions en faveur de la protection/préservation de l’environnement doivent, plus souvent, être portées par les institutions que par les individus, comme l’explique Marie :


Lire les propos de Marie, 18 ans, qui se déclare éco-engagée.

« […] les écogestes, etc., c’est bien, mais y a pas que ça qui peut faire changer les choses. Mais je trouve que c’est déjà mieux que ce que le gouvernement et les entreprises font parce qu’au moins les citoyens font quelque chose et ils essaient de leur côté, même si c’est une façon un peu impuissante de faire quelque chose parce qu’on sait bien que ça va pas tout changer, mais déjà je trouve ça bien. […] Nous à, Youth For Climate, par exemple, on essaie d’agir en faisant des actions de désobéissance civile, en faisant des manifestations, en étant dans des luttes locales, etc., et je trouve déjà ça un peu mieux. Après, on sait bien qu’on essaye de faire plein de choses et qu’on n’a pas un impact énorme parce que les entreprises et le gouvernement ont le pouvoir un peu de faire complètement changer les choses. »


II . Les actions des entreprises et du gouvernement

Que pensez-vous des actions portées par les entreprises et le gouvernement français ?

Nos répondant.es éco-engagé.es considèrent importants les gestes écoresponsables mais insistent sur le caractère crucial des actions portées par les pouvoirs politiques et les entreprises qui demeurent toujours, à leurs yeux, trop timides, insuffisantes voire inexistantes. Cela est largement visible à travers les insatisfactions et les critiques très virulentes qu’ils formulent à l’encontre de ces institutions et de ceux qui les incarnent. Effectivement, il apparait dans les paroles de ces jeunes des attentes de cohérence entre les discours des hommes et femmes qui représentent les institutions et leurs actes sur les questions environnementales et climatiques.

Quelques statistiques…

Par exemple, nos résultats quantitatifs montrent que 91% des Français et 87% des jeunes de 15-24 ans estiment que les administrations du pays doivent donner l’exemple à travers leur consommation d’énergie.

Et vous, à quelle échelle pensez-vous que les actions écologiques sont les plus importantes : à l’échelle du citoyen ? Des entreprises ? Du gouvernement ? Que vous soyez militant.e ou non, avez-vous déjà été en désaccord avec les idées ou les actions de certains membres d’un mouvement écologiste ?


Lorsque des jeunes militants ne sont pas d’accord entre eux.

Les résultats de notre enquête montrent clairement que des désaccords existent au sein même des mouvements écologistes. Certains de nos répondants expriment, en effet, des désaccords et parfois même des conflits entre les membres d’un même mouvement.

Nous avons pu identifier deux sujets qui semblent être source de désaccords entre militants :

1 . L’intensité des opinions comme éventuelle source de conflit

Pour vérifier l’intensité des convictions, nous avons interrogé les Français sur leur rapport aux idées radicales concernant l’écologie notamment en leur demandant s’il est justifié d’utiliser la violence physique dans la défense/protection de l’environnement.

En savoir plus…

Les résultats de l’étude montrent, qu’en général, les Français sont en désaccord avec cette idée (seuls 17% de la population française est d’accord et 25% des jeunes de 15-24 ans). L’enquête qualitative montre aussi qu’au sein d’un même mouvement, les militants éco-engagés peuvent vivre des conflits relatifs aux désaccords sur certaines idées qui peuvent paraître extrêmes aux yeux de certains alors qu’elles sont adaptées à la situation de crise pour d’autres.

Avez-vous déjà vécu une expérience similaire ?

2 . L’intensité des actions comme source de division au sein du mouvement

Nous avons aussi sondé les Français sur l’intensité des actions à travers l’idée de commettre un délit ou crime au nom de la défense de l’environnement. Le constat fait est que les tendances confirment celles relatives à l’idée que la « violence physique est parfois justifiée ».

En savoir plus…

Nos résultats montrent que seuls 17% de l’ensemble des Français et 30% des jeunes de 15-24 ans sont, par exemple, d’accord avec les actions délictuelles et criminelles au nom de la défense de l’environnement. Même si certains Français estiment que la cause écologique vaut la peine de monter en intensité sur les actions de lutte, la grande majorité des populations les trouve extrêmes. L’enquête qualitative a montré que les militants sont souvent divisés non pas seulement sur les opinions mais sur les types d’actions à mettre en place dans le cadre de la lutte écologique.  

Connaissez-vous des gens qui rejettent, réfutent ou doutent de l'existence du réchauffement climatique ?
2 votes · 2 answers
Pour aller plus loin