Les jeunes affichent-ils leur engagement social ou écologique sur les réseaux sociaux en toute liberté ?
Quelles informations partagez-vous au sujet de vos convictions ? Les jeunes interrogés dans le cadre de notre enquête ne donnent pas toujours la même visibilité à leur engagement sur les réseaux sociaux et ce, pour plusieurs raisons.
Personnellement, avez-vous le sentiment que le contenu que vous affichez en ligne est cohérent avec vos convictions ?
OUI
La recherche de cohérence entre ses convictions et ce que l’on affiche sur les réseaux sociaux est récurrente, mais pas toujours facile. Avez-vous le sentiment de prendre des risques en publiant du contenu « engagé » ? Vous pouvez consulter notre article sur les risques liés à l’engagement pour en apprendre davantage sur ce que nos répondants ont exprimé à ce sujet.
NON
Certains de nos répondants ont exprimé leur réticence à publier du contenu qui parle de leurs convictions. Ceci s’explique par une appréhension vis-à-vis des risques auxquels ils peuvent être exposés. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sujet, vous pouvez consulter notre article sur les risques liés à l’engagement.
Il existerait, au moins, trois manières de rendre visible son engagement sur les réseaux sociaux :
1 . En partageant du contenu sur les enjeux environnementaux.
En publiant du contenu sur internet, à travers un compte personnel ou sur un groupe écologiste, il devient alors possible de sensibiliser les internautes à ce sujet. Plusieurs stratégies sont alors mises en place par nos répondants pour toucher un maximum de personnes : rendre les publications attractives, utiliser la notoriété de certaines personnes sur les réseaux sociaux pour diffuser des messages en faveur de l’environnement ou encore utiliser des sources scientifiques pour donner un poids supplémentaire à leurs discours.
2 . En participant à la présentation du mouvement écologique.
D’après nos répondants, l’enjeu de l’affichage de l’engagement est de faire connaitre le mouvement auprès d’un public élargi. Il est également question de mettre en avant différentes pratiques écologiques que l’on peut appliquer dans son quotidien et les actions collectives auxquelles il est possible de participer. La mise en visibilité du mouvement écologique permet ainsi de montrer son dynamisme et l’éventail des possibilités d’actions, autant individuelles que collectives. Afin d’avoir un réel impact, les modérateurs de certaines pages internet n’hésitent pas à adapter leurs discours en fonction du public qu’ils veulent sensibiliser. De plus, les publications sont rendues attractives, esthétiques et intelligibles pour tous afin d’attirer l’attention du lecteur.
3 . En affichant ses propres actions individuelles et ses opinions politiques.
Certaines personnes engagées n’hésitent pas à s’exposer pour mettre en visibilité leur engagement. Elles mettent en avant les gestes écoresponsables qu’elles posent au quotidien, prennent position en ligne lors d’échange et de débats. Elles expriment leur sensibilité environnementale, et revendiquent une identité de personne engagée.
L’expression de son engagement ne passe parfois que par une seule des trois manières évoquées.
Et vous, affichez-vous votre engagement sur les réseaux sociaux en partageant du contenu sur les enjeux environnementaux, en participant à la présentation du mouvement écologique et/ou en affichant vos propres actions individuelles et vos opinions politiques ? Certains individus sont concernés par les trois formes d’affichage de l’engagement, d’autres par deux seulement ou encore par une manière d’exprimer son engagement sur les réseaux sociaux. En revanche, il s’agit pour tous de trouver une cohérence entre leurs valeurs écologiques et leur expression sur les réseaux sociaux.
Cela peut parfois s’avérer complexe lorsque l’individu engagé se sent tiraillé entre l’envie d’exposer ses convictions écologiques sur les réseaux sociaux pour des raisons de cohérence et les risques que cette exposition peut entrainer…
Pour aller plus loin
- Brunet, L. (2021) « #Flygskam : le pouvoir de la honte de prendre l’avion pour gouverner le changement climatique ». Lien social et Politiques, « Emotions et politique », n°86, pp.54-70. En ligne ici.
- Ion Jacques, 1997, La fin des militants ?, Ivry-sur-Seine, coll. Enjeux de société, Éditions de l’Atellier En ligne ici
- Lachance, J., & Przygoda, M. (2021). Scientific data in the ecological commitment of young people in the digital age. Interdisciplinary Journal of Environmental and Science Education, 17(1), e2229. En ligne ici